Des traces

Investir des lieux de la persécution apparaît comme une expérience à la fois évidente et insondable. Évidente, parce ce que même un lieu comme Auschwitz-Birkenau est un espace accessible, ouvert, praticable, voire consommable depuis que la fonction de touristification s’y déploie. Insondable, parce que ces territoires sont porteurs des traces du génocide. Face à elles, qu’on le veuille ou non, chacun est amené à décrypter ce qu’il voit, ce qu’il perçoit pour tenter de créer du sens, pour s’approprier – même sommairement – le territoire. Qu’il s’agisse de traces massives (comme les ruines d’un Krematorium) ou d’aspérités plus ou moins dissimulées (comme les graffitis des déportés), les vestiges du passé génocidaire surgissent pour nous faire appréhender l’histoire de la Shoah…