Je n’oublierai pas votre histoire

Auschwitz, je ne sais pas trop quoi en penser. Je ne sais même pas si dans quelques années, je m’en souviendrai comme je m’en souviens maintenant. C’est certain qu’en allant là-bas, je connaissais un peu son histoire. Une fois dans ce lieu, dans ces bâtiments, l’histoire fut plus présente. On y a appris des choses que l’on ne connaissait pas ; d’autres furent confirmées. Je savais que dans ce lieu, il y avait des chambres à gaz, et que des personnes y ont péri. Rentrer dans une de ces chambres fut peut-être l’une des choses les plus difficiles. De toute façon, selon moi, on ne peut pas aller dans ce lieu sans penser à son histoire. C’est juste quelque chose d’impossible, puisqu’en seulement quatre ans, plus d’un million de personnes y ont trouvé la mort.

Je me faisais une idée d’Auschwitz et de ses différents camps, mais je ne m’attendais pas à voir tout ce que j’ai vu. Ne serait-ce que l’entrée dans le camp de Birkenau, avec ses barbelés à perte de vue. On peut apercevoir les rails et le bâtiment principal, qui rappellent l’atroce histoire qui se déroula ici. En même temps, on aperçoit l’herbe bien verte et le beau ciel bleu, qui démontrent que malgré tout, la vie a repris. C’est vrai…, mais c’est un peu paradoxal.

J’ai revu ce camp avec tous ces hommes terrifiés à l’intérieur. J’ai presque pu ressentir l’oppression qu’ils subissaient. C’est un sentiment que l’on ne connaît pas ailleurs qu’ici. Entrer dans les bâtiments, comme les latrines, c’est juste terrifiant. Je me suis demandé comment des hommes pouvaient laisser faire ça à d’autres hommes ! C’est quelque chose d’inimaginable ! Avant de m’y rendre, je n’arrivais pas réellement à comprendre cet état d’esprit, mais une fois dans le camp, on comprend plus de choses. On a vu aussi sous vitrine des traces des personnes passées ici. Il y avait des chaussures, des cheveux, et peut-être le pire, des affaires de jeunes enfants. À la vue de cela, les larmes sont rapidement montées et ce fut compliqué d’imaginer ce que pouvaient ressentir les nazis, quand ils envoyèrent autant de personnes dans les chambres à gaz. Un enfant est censé représenté la pureté, l’innocence, donc pourquoi lui faire autant de mal ? C’est une question qui me tourmente depuis quelque temps déjà, et qui, je pense, ne trouvera jamais de réponse correcte.

J’aimerais aussi évoquer la baraque 11 à Auschwitz I, plus particulière que les autres. À l’intérieur, les déportés subirent des expériences médicales réalisées par des médecins SS. Ils ne respectaient aucun protocole scientifique et faisaient des opérations barbares sur ces pauvres personnes. Ceci n’est qu’un exemple de ce que les déportés eurent à endurer dans ce camp de concentration et d’extermination. Ce camp, son histoire et le sort des déportés ne doivent pas être passés sous silence et être oubliés. Notre but est de faire en sorte que cette histoire, atroce, ne soit pas oubliée. Ce lieu reste un lieu de mémoire, et personne ne doit en aucun cas nier ce qui s’est passé précédemment ici.

Auschwitz peut être considéré comme le « symbole » des meurtres de masse commis par les nazis, étant donné sa taille. Mais il ne fut pas le seul. N’oublions pas ces personnes qui ont souffert. Pensons bien à ces personnes assassinées dans les chambres à gaz, exécutées contre le mur des fusillés ou victimes du travail forcé. À tous, je dis que je n’oublierai pas votre histoire.

Morgane Pesnel