Devant l’importance de ce lieu

Belzec : le premier camp que nous visitons. Nous avions quelques mois pour imaginer ce que « fut » ce camp grâce à des cartes… J’imaginais un camp très vaste présentant encore des traces, des ruines, des souvenirs concrets du « passage » et du massacre des 450 000 juifs. Mais l’image mentale que je m’étais faite était bien différente de la réalité. En effet, dès la dernière marche du bus descendue, j’ai aperçu une allée centrale imposante séparant « un champ de gravats » (du laitier) et entouré par des marches en béton. Juste à l’entrée, il y a de la pelouse ; c’est bien entretenu… L’entrée est à la place du chemin de fer, où les personnes descendaient des wagons. J’entre bouche bée, à la fois surprise de l’environnement et toute petite devant l’importance de ce lieu. C’est vrai que ce camp est magistral. Le nom de toutes les villes du Gouvernement Général victimes de la Shoah est inscrit tout autour du camp. En les lisant, je me demande comment c’est possible d’exterminer autant de gens ? Ce n’est pas humain ! Cette visite était accompagnée d’un beau soleil, mais surtout d’un vent et d’une odeur insupportable ! Odeur vraiment indescriptible venant d’une usine à deux pas du camp. Il y avait des maisons aussi. Comment habiter, vivre à deux pas d’un lieu au passé si tragique? Les habitants de Belzec sont-ils bien informés à ce sujet ? L’ignorent-ils ? Ou pour eux le passé est-il oublié, ENTERRÉ ?

Surprise… Nous étions seuls à visiter le camp, alors que j’avais imaginé une file d’attente immense comme pour les sites emblématiques. Cette visite m’a profondément marquée et touchée. Les gens ne peuvent pas imaginer son ampleur par notre récit. Seules les photographies le permettent, sans oublier la découverte réelle de ce camp qui est encore plus impressionnante !

Léa MORIN