D’une certaine manière on grandit…

Se rendre à Auschwitz sur l’un des sites les plus importants de l’histoire est une chance et un grand privilège pour des élèves. On prend conscience de plein de choses, on ouvre les yeux, et d’une certaine manière on grandit. Il est vrai que le jour où nous nous sommes rendus sur le camp, le 30 Mars 2011, un grand soleil brillait. Au premier abord, c’était assez déroutant et perturbant de se rendre dans tel lieu sous un temps pareil. On se sentait presque bien. Au début, j’étais un peu gênée. Mais finalement, on n’oublie jamais l’enjeu du déplacement. On sait pourquoi on se rend sur ce lieu. Et de fait, on ne fait plus attention au temps qu’il fait, car l’histoire reprend le dessus.
Le déplacement permet de se rendre compte personnellement de l’ensemble du système génocidaire mis en place par les nazis, et de l’ampleur du crime. On peut ainsi se forger son propre avis, sa propre mémoire sur l’atrocité de l’évènement, loin des témoignages, des cours d’histoire, des films ou des images que l’on nous montre. Essayer de se mettre dans la tête d’un déporté, retracer son parcours, tenter de comprendre et d’analyser son état d’esprit aux différents instants de la déportation est extrêmement difficile. On se sent totalement impuissant, et loin de la réalité.
Avoir le privilège de s’y rendre avec les deux témoins Ida et Charles a rendu la visite encore plus frappante et intimiste. Leur présence, mais surtout leurs discours sur la nécessité de préserver la mémoire du génocide juif et de tous les déportés nous ont vraiment marqués.

Louise Macé